Elle s’est envolée,
l’inspiration que m’ont donnée les soirs d’été. Brisée sur les rochers d’une
amère solitude, elle me manque dans les longues secondes de ma langueur
hivernale. Je cherche dans les flocons de nacre les mots qui ne me viennent
pas. La silencieuse mélodie de la neige claire flottant dans le vent m’arrache
à des pensées qui ne veulent plus de moi. Je cherche à chaque heure la clarté aiguë
de mes phrases d’avant, ce fleuve de lettres qui emportait mes mains dans son
courant entre les berges d’une feuille blanche.
J’aimais sentir mon cœur
se vider de toutes ces douleurs que je ne savais pas dire, voir mes mains
imprimer sur le papier les maux qui me rongeaient. Je savais écrire sans y
songer puis tourner la page, épuisée, honteuse, heureuse et déboussolée.
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